Au Temps des Pyramides

Salut a toi Didounet !

Je viens de reprendre Neph'

Il me semble que j'avais choisi Scribe et que c'est la seule incarnation que j'avais.

L'espace d'un instant, la flamme de la lampe à huile vacilla, modifiant l'angulosité de la pièce et créant des espaces où naguère il n'y en avait pas. Tandis que tes doigts prennent le fin roseau taillé en point, le trempent dans la fiole au liquide opaque, ton esprit se déploit pour ne pas commettre la moindre erreur sur la très précieuse superposition de papyrus tressés. Le bruit de l'écriture est bien vite effacé par le contenu des registres que tu consignes ; et de temps à autre, tu remarques l'odeur de l'encre qui a envahit la pièce. Sortant de ta léthargie, tu constates que bien que le jour soit levé depuis quelques heures à peine, le soleil est déjà haut dans le ciel.

Repoussant tes bras vers le haut par un besoin irrépressible, tu étires ce corps alerte et mince qui te sert de simulacre, tout en faisant échapper un baillement qui trahit une courte nuit. Tu te retournes vers la petite coupe contenant des dattes pour en savourer une. Puis tu te laisses aller à quelques circonvultions de pensées.

Scribe est un des meilleurs métiers pour approcher les sources de connaissancse. Les postes se transmettent souvent de père en fils, et la noblesse abandonne peu à peu sa primauté, laissant aux familles plus modestes la possibilité d'oeuvrer pour la postérité.

Instruits dans une maison de vie, dépendant du temple, les apprentis scribes étudiaient, dès l'âge de cinq ans et pendant une douzaine d'années, l'écriture hiéroglyphique et hiératique, la grammaire et les textes classiques, mais aussi le droit, les langues étrangères, l'histoire, la géographie et la comptabilité. Somme toute, les scribes étaient souvent non seulement des comptables, mais aussi de véritables intellectuels, remplissannt aussi la fonction d'écrivain public. Ils établissaient les contrats légaux les plus divers et servaient aussi parfois de témoins, ils écrivaient les lettres sous la dictée ou les lisaient à ceux qui ne pouvaient le faire eux-mêmes. Ils étaient au centre de toutes les cités, il en allait de même pour la nouvelle ville d'Amenhotep IV, l'Horizon d'Aton.

La ville, dédiée au culte du dieu unique Aton, fut élevée rapidement en briques crues et en talatates ; quatre ans après sa fondation, elle était déjà habitée par une population nombreuse dénombrée par par les scribes à vingt huit mille personnes. Des stèles-frontières délimitaient le territoire de la ville. Et tout cela grâce à Akhenaton, un Nephilm qui avait des inquiétudes sur le Compromis d'Egypte.

Revenant à ta vie quotienne, tu reprends prestement ta consciencieuse besogne pour finir au plus vite ta matinée en ce lieu.


Je te laisse la main pour que tu puisses donner tes impressions, vaquer à tes occupations, faire des actions ou etoffer un peu

bon puisque tu n'as rien écrit, je considère que ta vie s'est écoulé paisiblement. Six mois se sont écoulés depuis la réunion dans les sous sols. La vie a repris son court.

Toujours plongé dans les parchemins entassés, tu recopies les extraits des postes aux entrées de la ville. Ceux-ci attestent de l'activité au sein de la nouvelle Capitale. Le nombre d'étrangers entrant est croissante en ce moment et paradoxalement le nombre d'habitants décroit légèrement. Beaucoup de bateaux ont accosté ramenant des marchandises, épices exotiques et des étoffes, des objets artisanaux de diverses contrées relançant les affaires.

Akhenaton vient de revenir d'un voyage vers l'Est depuis un cycle lunaire. des rumeurs circulent dans l'entourage disant qu'il ne serait pas au meilleur de sa forme. Fondé ou non, la reine a su diriger le pays en son absence. Plus même, un co-régent a été nommé : Smenkharé pour assister Pharaon dans toutes les décisions qu'il doit prendre sur les deux égyptes.

Comment il est ce Smenkharé ?

Si cela est possible je prends des notes sur les intrigues politiques de la reine et de ce type (je ne porte pas de jugement, je fais juste une transcription)

Je tente à la limite de rentrer dans les scribes officiels de la Reine.

En fait, la plupart ignore qui est Smenkharé, toi y compris. Oui bien sûr, il est apparu à quelques célébrations en l'honneur d'Aton mais tu ne comprends pas pourquoi il reste co-régent alors que Nefertiti est présente et que Pharaon vient de rentrer de son voyage.

Tu remarques en consultant les livres de compte certains détails : l'ensemble des richesse produite transitait par la capitale. La ville n'était pas seulement devenue le centre sacré de l'Egypte, mais son poumon économique. Tout ce que produit la terre d'egypte doit venir vers le Temple [d'Akhet-Aton] pour y être sacralisé et redistribué à la population

Cette redistribution s'était effectuée par le prélèvement d'un pourcentage, destiné à la nouvelle capitale.

Akhénaton avait déjà levé un impôt sacré, ainsi que de nombreuses corvées dans le pays pour la construction des temples. Il avait décidé alors qu'une bonne partie des revenus de l'anciennne capitale de Thèbes serait affectée à Akhetaton. Cela s'était répandu aux autres villes, asphyxiant peu à peu l'ensemble du pays, toujours au profit de la ville de Lumière.

De plus un autre point vient de frapper : Lors des premières annnées d'Akhetaton, la population grandement féminime contribua à une impressionnante croissance de natalité. Le nombre d'habitant de la ville s'est donc accrut. Mais depuis quelques mois, la politique d'Akhénaton recquierant la circoncision sur les bébés mâles de 8 jours a engendré une forte mortalité infantile.

En cette nuit du mois de Thot, début de la saison des crues, tout est plutôt calme. tu repenses à ton travail de la journée, Les courriers en provenance de la capitale du nord, avaient trait à la diminution des visites de marchands, à la venue de nomades de l'Est, aux diverses requêtes de certains hommes des nomes périphériques. Une routine qui s'est installée lentement mais surement au creux de tes doigts dont certaine phalanges se souviennent encore du labeur qui vient d'être effectué. Les yeux mi-clos, tu t'assoupis dans ton lit.

Tu te réveilles en sursaut et bondit vers la fenêtre de ta chambre.
D'après la position du soleil, la matinée est fort avancée.
toi, le brillant jeune homme considéré comme surdoué et voué à une belle carrière, serait jugé coupable d'une faute grave : un retard aussi monstrueux qu'inexcusable au bureau des interprètes !
Recruté huit mois auparavant en raison de tes "dons exceptionnel" pour les langues étrangères : l'akkadien et ses deux dialectes : le babylonien et l'assyrien, le parthien, le phénicien, l'égyptien bien évidemment !

Tu dois chaque jour faire tes preuves et subir la jalousie de certains scribes. Travaillant malgré cette ambiance avec ardeur et compétence, tu bénéficies de l'estime de ton supérieur, un érudit âgé, sévère et rigoureux.
D'ailleurs il vient de te confier un premier dossier délicat.

Un mal de tête naissant enserre tes tempes alors que tu te remémores avoir décliné la veille au soir l'invitation à un banquet organisé par un notable.

Tu procèdes à une toilette rapide et t'habilles à la hâte. Tu sais que tu dois effectuer dans la journée une traduction de documents liés à Saïs, une merveilleuse cité de l'ouest du Delta.