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LYON (AFP) - Un cas d'infection à Clostridium difficile, la bactérie qui a provoqué le décès de 23 personnes dans des établissements de santé du Nord-Pas-de-Calais cette année, a été identifié pour la première fois ailleurs que dans le nord de la France, dans un hôpital lyonnais.
Le patient, un homme de 68 ans hospitalisé dans le coma à l'hôpital neurologique de Lyon-Bron après une grave chute de vélo, a été pris de diarrhées sévères qui ont alerté le personnel médical.
Des prélèvements envoyés au centre de référence de Nice ont permis le rapprochement avec la souche 027 qui a sévi dans le nord de la France, a expliqué jeudi Jacques Fabry, directeur du Comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin) des hôpitaux du sud-est lyonnais, lors d'un point presse.
Le patient "est revenu à l'état qui était le sien à son arrivée, mais cette épisode aurait pu l'emporter, s'il n'avait pas été sportif", a souligné le Pr Fabry.
Un autre patient, un agriculteur de 44 ans grièvement blessé par la chute d'une botte de paille, hospitalisé dans le même service mais dans une chambre assez éloignée, a également présenté des symptômes semblables.
Des "toxines de la même famille (que celles produites par la souche 027) ont été détectées, mais les germes n'ont pas pu être identifiés. Aujourd'hui il est sorti et il va bien", a expliqué le professeur Fabry.
Identifiée en 2003 en Amérique du Nord, la souche 027, très virulente et résistante à certaines familles d'antibiotiques très utilisées, a ensuite circulé en Grande-Bretagne, au Pays-Bas, en Belgique et enfin dans le nord de la France, avant d'être détectée à Lyon, sans que le vecteur de transmission ait été identifié.
Cette absence de lien clair entre les différents cas français "est un peu inquiétante", a reconnu le Pr Fabry, en indiquant qu'il serait "très étonné (...) que la bactérie ne se diffuse pas ailleurs. Il est possible qu'il n'y ait qu'un seul cas. Ce serait très curieux, mais c'est possible".
Par ailleurs, l'Institut de veille sanitaire (InVS) a affirmé que dans le Nord-Pas-de-Calais l'évolution était "plutôt favorable".
Dans cette région, 449 cas d'infections ont été repérés dans 39 hôpitaux ou maisons de retraite. 11 nouveaux cas ont été signalés la semaine dernière et trois la semaine précédente, cinq établissements étant encore considérés en "situation épidémique", a détaillé le Dr Bruno Coignard, responsable de l'unité infections nosocomiales du département des maladies infectieuses de l'InVS.
Trois cas ont également été isolés dans un hôpital de la Somme, limitrophe du Pas-de-Calais, selon le Dr Coignard.
Cette bactérie est responsable de 15 à 25% des diarrhées après prise d'antibiotiques. Elle est également à l'origine de formes plus graves d'infections dont les complications peuvent être extrêmement sévères comme des perforations intestinales.
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